Je suis née dans un atelier de création.

Maman dessinait des chapeaux puis les « modelait » sur des formes en bois.
Mon enfance est imprégnée de tissus, de plumes, de feutres, de couleurs. J’ai baigné dans l’atmosphère magique des coulisses de la métamorphose.

A deux ans quand un deuil terrible me frappe, l’atelier devient à jamais un de mes refuges.

Je dois à mes pinceaux d’être sortie victorieuse de ce drame, à mon besoin forcené de liberté d’avoir pu transformer la douleur en création.

A l’âge des études, la peintre surréaliste LEONOR FINI remarque ma peinture et me demande de l’assister dans ses décors de théâtre, mais mon choix se portera d’abord vers un cursus en Sciences Humaines.

Mon goût à la fois pour la création et l’humain me fait mener de concert activité de plasticienne et consultante en communication et psychothérapeute.
Chaque voie s’enrichissant l’une l’autre.

Je dois à ma sensibilité le goût des autres et à mes peurs d’enfant la quête permanente de la lumière.
J’aime intensément la vie, les jours plus difficiles je réinvente la vision du monde et quand le calme revient je cours dans mon atelier comme pour préparer une offrande.
Dans l’un ou l’autre cas c’est toujours vital.

Et puis un matin, l’envie incompressible de partager, et que ces bouts de ciel me quittent pour aller vers l’autre.

Victoire Darlay

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